Doctorant

Magali BRINGUIER

Doctorante en psychologie

Coordonnées

Discipline(s) enseignée(s)

Psychologie sociale L1 (201-203)
Méthodologie (302)
Enquète par questionnaire (305)
Psychologie sociale L3 (501)

Thèmes de recherche

Les attitudes occupent une place centrale en psychologie sociale, au point où Allport fait de cette discipline la science des attitudes (Allport, 1935). Les attitudes, représentations mentales pouvant porter sur n’importe quel objet (actes, idées, personnes…) se manifestent dans nos opinions, sentiments, et comportements. Identifier les attitudes à l’égard d’un objet permet ainsi de comprendre/prédire les comportements à l’égard de cet objet (Channouf, Py, & Somat, 1996 ; Glasman & Albarracin, 2006).

De multiples outils ont été développés en psychologie sociale pour mesurer les attitudes. Outre le questionnaire, qui est une méthode explicite, des méthodes implicites sont aussi très utilisées, telle que l’Implicit Association Test (IAT ; Greenwald, McGhee, & Schwartz, 1998 ; Greenwald, Poehlman, Uhlmann, & Banaji, 2009). Ces outils sont utiles pour identifier les attitudes à l’égard d’un objet (par exemple, le sexisme ; le racisme), mais ils restent limités pour étudier comment différents facteurs influencent les attitudes et peuvent interagir entre eux. Or, identifier ces facteurs peut s’avérer crucial en psychologie sociale, où l’influence du contexte est souvent considérée comme prépondérante.

Dans la présente thèse, notre objectif principal est d’appliquer une méthode qui permet précisément d’identifier l’influence de différents facteurs et leurs interactions sur les attitudes dans le champ de la psychologie sociale. La mesure fonctionnelle, basée sur la théorie de l’intégration de l’information (Anderson, 1981, 1982, 1996), est un outil particulièrement utile ici, en ce qu’elle consiste à croiser différents facteurs dans des scénarios pour en évaluer l’effet sur la variable dépendante d’intérêt. Dans notre cas, cette variable est l’acceptabilité, que nous voyons comme une expression des attitudes.
A notre connaissance, la mesure fonctionnelle n’est pas utilisée en psychologie sociale. Elle est en revanche utilisée en psychologie de la santé (e.g., don d'organe, Muñoz Sastre et al., 2012 ; acceptabilité de la violation du secret médical, Guedj, Muñoz Sastre, Mullet, & Sorum, 2006 ; tabagisme et risque perçu de cancer du poumon, Muñoz Sastre, Mullet, & Sorum, 1999), dans le domaine sportif (e.g., stratégies de jeu, Rulence-Pâques, Fruchart, Dru, & Mullet, 2005), dans le domaine éducatif (e.g., difficulté d’apprentissage, Léoni & Mullet, 1993), ou encore en psychologie du consommateur (e.g., intention d’achat, Hurgobin, Le Floch, & Lemercier, 2020 ; Mairesse, Macharis, Lebeau, & Turcksin, 2012).
Cette méthode consiste à présenter aux participants un ensemble de scénarios résultant du croisement orthogonal des facteurs sélectionnés, permettant ainsi de présenter l’ensemble des combinaisons possibles entre les modalités. Après chaque scénario, une même question est posée, et le participant doit se positionner sur une échelle non graduée. Deux phases sont nécessaires, la phase de familiarisation et la phase d’expérimentation. La phase de familiarisation permet au participant de se familiariser avec le matériel expérimental. Dans cette phase, le participant est confronté à un sous ensemble des scénarios créés, nous lui précisons qu’il peut comparer ces réponses les unes aux autres, et qu’il peut revenir en arrière. La seconde phase est celle de l’expérimentation dans laquelle tous les scénarios générés sont présentés aléatoirement.

Nous avons choisi d’appliquer la mesure fonctionnelle à deux thèmes de psychologie sociale qui posent des questions socialement vives : (1) le recrutement, en particulier l’acceptabilité du mensonge en situation d’entretien ; (2) les nouvelles technologies, en particulier l’acceptabilité des robots sociaux.

Publications extraites de HAL affiliées à Cognition, Langues, Langage, Ergonomie