Thèse Julie Rouaud

Jeudi 3 octobre 2019 - 9 h, Salle D29

Titre : Lexical and phonological interaction of french loanwords into varieties of canadian english since the seventeenth century

Jury
:
- Marie-Hélène COTE, Professeur, Université de Lausanne (Rapporteur)
- Manuel JOBERT, Professeur, Université Lyon 3 Jean Moulin (Rapporteur)
- Nicolas BALLIER, Professeur, Université Paris 7 Diderot
- Amélie JOSSELIN-LERAY, Maître de conférences, Université Toulouse Jean Jaurès
- Fabio MONTERMINI, Chargé de recherche, CNRS Université Toulouse Jean Jaurès
- Anne PRZEWOZNY DESRIAUX, Maître de conférences, Université Toulouse Jean Jaurès

Abstract:

The present thesis is dedicated to the study of the lexical and phonological integration of French loanwords into varieties of Canadian English from the seventeenth century onwards. Few studies have been carried out on the impact of French into Canadian English. The aim of our work is to assess how and to what extent Canadian French influences the varieties of Canadian English and specifically the English spoken by the Anglophone community of Montreal. When French was legally imposed at all levels of society by the Charte de la langue française (1977), it became the dominant language in the province of Quebec. This cultural change led to an increase of bilingualism within the Anglophone minority. We believe that, consequently to this situation, Quebec English undergoes more lexical and phonological influence from French than most varieties of English in Canada. Like all phenomena of cross-linguistic influence, the study of French borrowings in Canadian English implies examining the nature of contacts between French and English in Canada and the main characteristics of the varieties that are in contact. Thanks to a methodology that combines a lexical database of French-origin Canadianisms, FrenCan, and a sociophonological spoken corpus PAC-LVTI[Montreal], we show that French does have an impact on the varieties of Canadian English, and more specifically on the English spoken in Montreal. While it displays features that are characteristic of Standard Canadian English–such as Canadian Raising, Montreal English also shows specificities that are due to its unique contact with French. For instance, our most bilingual informants generally use more loanwords and code-switches than our non-bilingual informants. Besides, bilinguals clearly exhibit higher rates of gallicization in their speech, suggesting that French pervades English in bilingual contexts. We propose a dictionary of Canadian Gallicisms based on FrenCan that takes into consideration regional variation, in order to account accurately for the influence of French in varieties of Canadian English.

 

Résumé:

L’objet d’étude de cette thèse est l’intégration lexicale et phonologique des emprunts au français dans les variétés canadiennes de l’anglais à partir du XVIIe siècle. A ce jour, peu d’études ont été menées sur le rôle du français en anglais canadien. Le but de notre travail est d’évaluer comment et dans quelle mesure le français canadien influence les variétés canadiennes de l’anglais, et en particulier l’anglais parlé par la communauté anglophone de Montréal. Lorsque la Charte de la langue française (1977) a imposé le français à tous les niveaux de la société, ce dernier est devenu la langue dominante de la province de Québec. Ce changement culturel a provoqué une augmentation du bilinguisme au sein de la minorité anglophone. Par conséquent, nous pensons que l’anglais du Québec subit davantage l’influence lexicale et phonologique du français que la plupart des autres variétés d’anglais au Canada. Au même titre que tout autre phénomène d’interférence linguistique, l’étude des emprunts au français en anglais canadien implique d’examiner la nature des contacts entre français et anglais au Canada ainsi que les principales caractéristiques des variétés en contact. Grâce à une méthodologie qui comprend une base de données lexicale de canadianismes d’origine française, FrenCan, et un corpus sociophonologique oral PAC-LVTI[Montreal], nous nous attachons à montrer que le français exerce bien une influence sur les variétés de l’anglais canadien, et en particulier sur l’anglais de Montréal. Tout en présentant des traits qui sont caractéristiques de l’anglais canadien standard, tel le Canadian Raising, l’anglais de Montréal montre également des spécificités dues à sa situation de contact unique avec le français. Par exemple, nos informateurs les plus bilingues utilisent généralement plus d’emprunts et d’alternance codique que les non-bilingues. Par ailleurs, ils manifestent des taux de gallicisation nettement plus élevés dans leur discours oral, ce qui suggère que le français pénètre effectivement la langue anglaise en contexte bilingue. Afin de rendre compte précisément de l’influence du français dans les variétés de l’anglais canadien, nous proposons un dictionnaire de gallicismes canadiens basé sur FrenCan, qui tient compte de la variation régionale.