Thèse Jean Louis Janin

25 janvier 2019 - Université Bordeaux Montaigne - Maison de La Recherche, salle des thèses (001) - Esplanade des Antilles, Pessac

Titre
Elaboration d'un lexique de l'eau stratifié en fonction de l'auditoire : du concept aux lexèmes

Jury
Jean Louis Duchet, Professeur émérite - Université Poitiers
Jean Louis Oliver, Expert invité - Agence de l'Eau Seine Normandie
Henri Portine, Professeur émérite - Université Bordeaux Montaigne
Julie Trottier, Directrice de Recherche - Université Montpellier 3 Paul Valérie
Frédéric Lambert, Professeur des Universités - Université Bordeaux Montaigne, Directeur de thèse

Résumé
L’élaboration d’un lexique « spécialisé » dans un domaine donné, ici celui de l’eau, est abordée dans une problématique d’inter-compréhension entre les auditoires auxquels s’adressent ceux qui l’utilisent en tant que tel, et celui des media (presse et télévision) lorsque leur discours
au quotidien porte sur le même domaine. Les « strates discursives » du domaine résultent du choix des mots et de leur agencement en discours en fonction de l’auditoire. Elles rendent compte de cette problématique. Les auditoires du discours technico-scientifique et du discours
technico-administratif sur l’eau ne sont pas les mêmes, ce qui permet de distinguer les deux strates discursives. D’autres discours du domaine sont inspirés par la pratique d’un art ou fondés sur une morale (une éthique), une religion ou une idéologie. Ils visent à produire un engagement personnel, voire collectif. Ils relèvent d’une autre strate discursive baptisée « décisionnelle incitative ». La quatrième strate discursive est celle du quotidien, des media, du langage courant. Ces strates discursives ont un vocabulaire spécifique et une approche différente des éléments communs du lexique, ce qui peut conduire à des incompréhensions ou à des malentendus sur le sens des mots. Le lexique stratifié est adossé à une ontologie des objets de connaissance du domaine, dont les concepts sont transposés dans des unités lexicales « pivot ». Ces unités peuvent être associées à des unités lexicales « satellites » dans d’autres strates discursives, avec des libellés identiques ou proches, dans un sens différent. Les unités discursives non stratifiées permettent d’accéder aux unités lexicales définies et exemplifiées dans les textes du lexique. Les noms propres édités dans l’ontologie du domaine peuvent être lexicalisés et exemplifiés. L’approche conceptuelle du lexique est complétée par une approche en linguistique de corpus par textométrie des corpus de textes issus des documents référencés du domaine. La textométrie fait émerger des substantifs et des syntagmes nominaux récurrents qui peuvent être intégrés dans le lexique lors de mises à jour sur de nouveaux thèmes et de nouvelles disciplines, en lien avec celle des concepts édités dans l’ontologie du domaine. La thèse présente sur des exemples le double processus de  construction du lexique : à partir de l’ontologie du domaine, en tant que pivot du lexique, et par l’analyse textométrique des corpus de textes. La thèse est associée au projet de Dictionnaire de l’Académie de l’Eau, ou projet Lexeau®, en tant que lexique bilingue en français et en anglais des textes et des données sur l’eau. Elle en présente les fondements et divers aspects de la faisabilité.