ANNULE - Continuité de l’identité nationale, auto-affirmation et attitudes intergroupes

Publié le 21 juin 2019 Mis à jour le 8 janvier 2020
le 20 septembre 2019

Constantina Badea, Université Paris Nanterre - Séminaire CLLE LTC (14 h/16 h - Amphi F417)

La religion est souvent utilisée par les membres des sociétés d'accueil pour définir qui appartient au groupe national et qui en est exclu. Un des facteurs qui sous-tendent cette exclusion sociale est la peur que l'identité nationale puisse subir des changements majeurs ou même disparaître avec le temps en raison de la présence d'immigrés musulmans. Ce sentiment de menace à la continuité de l’identité nationale entraîne à son tour des réactions défensives, y compris des préjugés contre les musulmans. Les objectifs de ce travail de recherche sont (a) de tester le potentiel de l’auto-affirmation dans la diminution des préjugés à l’égard des immigrés de confession musulmane lorsque la continuité collective est menacée et (b) d’examiner les conditions dans lesquelles ces techniques peuvent être efficace.

En effet, selon la théorie de l'auto-affirmation, les individus peuvent réagir de manière moins défensive face à une menace, s'ils ont mis en avant des aspects positifs de leur concept de soi (affirmation de soi) ou de leur identité sociale (affirmation de groupe). Plusieurs facteurs peuvent influencer l’impact de ces techniques d’auto-affirmation dans la diminution des préjugés. Dans cette recherche, nous examinons le rôle de l'attachement personnel vs. normatif aux racines chrétiennes de l'identité nationale sur l'efficacité des procédures d'affirmation.

Les résultats montrent que l'affirmation de groupe réduit l'opposition aux droits des musulmans parmi les participants personnellement attachés à l'idée que la continuité nationale est basée sur les racines chrétiennes. La discussion souligne l'importance de la non-congruence entre le niveau menacé (e.g., individuel) vs. le niveau affirmé du soi (e.g., collectif), dans la conception des procédures d'affirmation.