Thèse Francesca La Russa

Mardi 12 janvier à 9h00 en visioconférence

Titre : Le feedback correctif à l'écrit : techniques, élaboration, acquisition. Étude longitudinale dans l’apprentissage de l’italien langue étrangère chez un public d’adolescents francophones au lycée.

Jury :
Sandra BENAZZO, Professeure des Universités, Université Paris 8
Elisabetta BONVINO, Professore Ordinario, Università degli studi Roma Tre
Bruno DI BIASE, Associate Professor, Western Sidney University
Martine MARQUILLO, Professeure des Universités, Université Lumière Lyon
Mme Mariella Causa, Professeure des Universités à l’Université Bordeaux Montaigne, Directrice de thèse

Mme Elena Nuzzo, Ptofessore Associato all’Università Roma Tre, co Directrice de thèse :

Résumé :
Le feedback correctif écrit, c’est-à-dire l’intervention de l’enseignant en réponse à l’erreur de l’apprenant, est une technique très utilisée dans l'interaction didactique en classe. Si les chercheurs travaillant sur l’acquisition des langues s’accordent généralement à penser que le feedback correctif joue un rôle dans le développement des compétences de l’apprenant, l’identification de la technique corrective écrite la plus appropriée pour favoriser ce développement fait encore aujourd’hui l’objet de nombreuses controverses (Bitchener & Storch, 2016). Parmi la multitude de techniques correctives, le feedback direct – c’est-à-dire la reformulation de la forme erronée par l’enseignant – et le feedback indirect – c’est-à-dire le fait de signaler la forme erronée de manière implicite, sans en donner la correction – sont les plus étudiées dans la littérature francophone, italophone et anglo-saxonne.
Si l’efficacité de la correction dépend en partie de la technique adoptée par l’enseignant, la manière dont elle est élaboré par les apprenants ainsi que d’autres variables contextuelles, individuelles et linguistiques peuvent également affecter son potentiel acquisitionnel.
Notre travail se propose de comparer les effets des deux techniques correctives susmentionnées dans le processus d’acquisition en L2 et, en même temps, d’évaluer l’impact des autres variables qui affectent l’assimilation du feedback. Pour ce faire, nous avons conduit une étude expérimentale sur vingt-six apprenants francophones qui étudient l’italien comme troisième langue étrangère au lycée. Ils ont été répartis en trois groupes : un groupe a reçu le feedback direct, un groupe a reçu le feedback indirect et un groupe de contrôle n’a pas reçu le feedback. Le protocole d’enquête a prévu : un pré-test (production orale et production écrite), une phase de traitement avec le feedback correctif écrit (écriture – correction – révision et réécriture), un post-test immédiat et un posttest différé (production orale et production écrite).
Les résultats obtenus montrent que les groupes qui ont reçu le feedback écrit obtiennent de meilleurs résultats par rapport au groupe de contrôle, tant dans la révision du texte que dans
les productions écrites et orales successives. Le niveau d’engagement montré par les apprenants dans l’élaboration de la correction affecte leurs résultats : à un niveau d’engagement plus élevé correspondent de meilleurs résultats. Quant à la comparaison entre les deux techniques correctives, le feedback indirect semble être légèrement plus efficace pour la révision du texte, en revanche le feedback direct s’avère plus efficace dans les productions écrites et orales successives.

Mots-clés : Didactique des langues, acquisition des langues secondes, feedback correctif écrit, feedback direct, feedback indirect.