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Les émotions épistémiques dans les situations dynamiques d’apprentissage
Publié le 21 juin 2019 – Mis à jour le 8 janvier 2020
le 20 décembre 2019
Amael Arguel, MCF CLLE LTC - Séminaire CLLE LTC (14 h/16 h - Salle D30)
Une émotion est dite épistémique lorsqu’elle est causée par des processus cognitifs engagés lors d’activités complexes. Ces activités peuvent signifier des situations d’apprentissage, mais aussi de conduite d’engin, de résolution de problème, ou encore de prise de décision. Ces émotions épistémiques peuvent par exemple se manifester sous forme de frustration, du sentiment d’engagement (i.e., flow), d’ennui, ou encore de confusion. Cette dernière émotion est jugée particulièrement intéressante car elle possède la particularité de produire un effet négatif ou positif en fonction des situations. En effet, lorsque le niveau de confusion d’un apprenant ou d’un opérateur est suffisant, sans toutefois être trop élevé, la confusion peut contribuer à un plus grand investissement cognitif dans la tâche. Au contraire, si le niveau de confusion est trop important, ou s’il dure pendant trop longtemps, la confusion est susceptible de laisser place à des émotions nuisibles à la performance telles que la frustration et l’ennui. Ainsi, dans le domaine des apprentissages, l’enjeu pour les concepteurs d’EIAH est de créer les conditions permettant à l’apprenant de naviguer au sein d’une « zone de confusion optimale » afin d’optimiser ses bénéfices. Pour cela, il est nécessaire de développer : 1) des méthodes fiables de mesure de la confusion, et 2) des interventions actionnables qui seront des leviers pour réduire ou induire la confusion, selon les cas. Nous discuterons de ce thème de recherche innovant ainsi que d’applications dans différents domaines, comme l’apprentissage à distance, l’ergonomie cognitive des interfaces et des postes de pilotage, les processus de prise de décision et de modification des comportements.