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Thèse Charlène Soubrier
13 septembre 2017 à 14 h - Salle D29 (Maison de la Recherche)
Attitude à l'égard de la (non-)conformité: impact des stéréotypes sur l'évaluation de candidats
Jury :
Annalisa Casini, Pr. de Psychologie - Université catholique de Louvain-la-Neuve
Ewa Drizda-Senkowska, Pr. de Psychologie - Université Paris Descartes
André Ndobo, Pr. de Psychologie - Université de Nantes (Rapporteur)
Alain Somat, Pr. de Psychologie - Université de Rennes II (Rapporteur)
Valérie Le Floc, Pr. de Psychologie - Université Toulouse Jean Jaurès, Directrice de thèse
Jacques Py, Pr. de Psychologie - Université Toulouse Jean Jaurès, co-Directeur de thèse
Résumé :
Depuis quelques années, les stéréotypes sexués font l’objet de débats controversés dans la société française. Ces débats opposent ceux qui sont attachés à leurs différences à ceux qui désirent les gommer afin de permettre une plus grande égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Plusieurs modèles théoriques (américains) expliquent que les effets des stéréotypes s’expriment aussi bien quand un individu se comporte de façon conforme à ses stéréotypes sexués (comportement stéréotypique) que quand il se comporte de façon non-conforme (comportement contre-stéréotypique). Etant donné que très peu d’études ont été menées pour tester ces modèles sur le sol français, le but de la thèse a été double. Il s’agissait à la fois d’examiner le contenu des stéréotypes de sexe et de statut pouvant amener à de l’inégalité de traitement entre les hommes et les femmes dans le milieu du travail; et à la fois de mesurer l’impact de la conformité et de la non-conformité à ces stéréotypes sur le recrutement d’un candidat et sur l’évaluation d’un travailleur en poste. Pour ce faire, nous avons réalisé 11 études, menées essentiellement auprès d’étudiants issus de diverses disciplines, mais également de salariés en poste (3528 participants au total, dont 2136 femmes, âgés de 25 ans en moyenne). Les résultats montrent l’impact majeur des stéréotypes descriptifs sexués sur l’évaluation des individus mais uniquement lorsque ceux-ci postulent à un poste non conforme à leur sexe. Cet effet délétère disparaît lorsque des informations contre-stéréotypiques sur les candidats sont rendues disponibles. La bonne ou mauvaise évaluation de ce candidat se ferait, dès lors, à partir de l’adéquation entre sa personnalité et le poste visé. Sous l’effet de certaines motivations personnelles, l’évaluateur peut cependant choisir de pénaliser ce candidat contre-stéréotyique, ou de le favoriser davantage. Au final, ce sont surtout les stéréotypes liés aux professions qui impactent le plus le jugement des évaluateurs. Notre discussion portera sur l’importance accordée aux stéréotypes sexués par les politiques françaises alors même qu’un changement de représentations des métiers serait certainement plus à même de diminuer les inégalités de traitement entre les hommes et les femmes.
Attitude à l'égard de la (non-)conformité: impact des stéréotypes sur l'évaluation de candidats
Jury :
Annalisa Casini, Pr. de Psychologie - Université catholique de Louvain-la-Neuve
Ewa Drizda-Senkowska, Pr. de Psychologie - Université Paris Descartes
André Ndobo, Pr. de Psychologie - Université de Nantes (Rapporteur)
Alain Somat, Pr. de Psychologie - Université de Rennes II (Rapporteur)
Valérie Le Floc, Pr. de Psychologie - Université Toulouse Jean Jaurès, Directrice de thèse
Jacques Py, Pr. de Psychologie - Université Toulouse Jean Jaurès, co-Directeur de thèse
Résumé :
Depuis quelques années, les stéréotypes sexués font l’objet de débats controversés dans la société française. Ces débats opposent ceux qui sont attachés à leurs différences à ceux qui désirent les gommer afin de permettre une plus grande égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Plusieurs modèles théoriques (américains) expliquent que les effets des stéréotypes s’expriment aussi bien quand un individu se comporte de façon conforme à ses stéréotypes sexués (comportement stéréotypique) que quand il se comporte de façon non-conforme (comportement contre-stéréotypique). Etant donné que très peu d’études ont été menées pour tester ces modèles sur le sol français, le but de la thèse a été double. Il s’agissait à la fois d’examiner le contenu des stéréotypes de sexe et de statut pouvant amener à de l’inégalité de traitement entre les hommes et les femmes dans le milieu du travail; et à la fois de mesurer l’impact de la conformité et de la non-conformité à ces stéréotypes sur le recrutement d’un candidat et sur l’évaluation d’un travailleur en poste. Pour ce faire, nous avons réalisé 11 études, menées essentiellement auprès d’étudiants issus de diverses disciplines, mais également de salariés en poste (3528 participants au total, dont 2136 femmes, âgés de 25 ans en moyenne). Les résultats montrent l’impact majeur des stéréotypes descriptifs sexués sur l’évaluation des individus mais uniquement lorsque ceux-ci postulent à un poste non conforme à leur sexe. Cet effet délétère disparaît lorsque des informations contre-stéréotypiques sur les candidats sont rendues disponibles. La bonne ou mauvaise évaluation de ce candidat se ferait, dès lors, à partir de l’adéquation entre sa personnalité et le poste visé. Sous l’effet de certaines motivations personnelles, l’évaluateur peut cependant choisir de pénaliser ce candidat contre-stéréotyique, ou de le favoriser davantage. Au final, ce sont surtout les stéréotypes liés aux professions qui impactent le plus le jugement des évaluateurs. Notre discussion portera sur l’importance accordée aux stéréotypes sexués par les politiques françaises alors même qu’un changement de représentations des métiers serait certainement plus à même de diminuer les inégalités de traitement entre les hommes et les femmes.