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Thèse Jonas Nowé
24 septembre 2018 à 9h30 - Salle D31, Maison de la recherche - Université Jean Jaurès
Titre
Approche historico-culturelle d’une psychologie du spectateur et du style en situation de co-construction d’une œuvre théâtrale : étude longitudinale du travail d’orchestration au sein de trois ateliers de théâtre pour enfants et adolescents
Jury de thèse
Directrice : Valérie Tartas, Professeur des universités - Université Toulouse Jean-Jaurès
Résumé
La recherche vise à étudier l’impact du développement d’enfants sur le travail de metteurs en scène en situation de co-construction d’une œuvre (Meyerson, 1945/1995) théâtrale. Elle s’inscrit dans une perspective historico-culturelle médiée par des instruments psychologiques (Vygotski, 1935/1997). Pour se faire nous avons posé comme hypothèse de travail que toute personne témoigne d’un style qui se précise avec l’expérience. Nous avons réalisé trois suivis longitudinaux sur le travail d’orchestration (mise en scène, direction d’acteurs, rappel à l’ordre et corrections techniques) de metteurs en scène. Ces suivis se sont déroulés sur une année scolaire, auprès de trois ateliers de théâtre, dont les troupes n’ont pas le même nombre d’années de pratiques : le groupe des petits (0-1 an), des moyens (2-3 ans) et des grands (6-10 ans). Les résultats montrent que, d’une part, l’expérience de la troupe a un impact sur la manière d’étayer (Bruner, 1966) la co-construction d’une pièce de théâtre, et d’autre part, révèle des moments propices à la réalisation de certains apprentissages. Sur l’atelier des petits, le travail privilégiait la technique, et plus précisément les apprentissages sur l’occupation de l’espace visuel (comme les déplacements). Tandis que sur l’atelier des moyens, il portait plus spécifiquement sur l’expression du style des acteurs et l’occupation de l’espace sonore (comme l’enchaînement des répliques). Enfin, sur l’atelier des grands, il portait sur l’occupation dans le temps, par un travail sur le rythme et la non continuité psychologique des personnages, permise par une bonne gestion de l’occupation des espaces visuel et sonore. Pour finir, on a pu observer au cours de la saison, la co-construction de conventions communicationnelles entre les acteurs et le metteur en scène, plus efficaces qu’en début de processus de travail, qui mobilisaient le corps. Ces résultats seront discutés à la lumière du prisme de l’interaction psycho-sociale (Zittoun & Perret-Clermont, 2009) afin de mieux saisir la notion d’intégrité d’une personne sur le registre physique du corps permise par le style via une meilleure reconnaissance de soi.
Mots clefs : développement style, orchestration corps, co-construction, œuvre théâtrale
Abstract
The research aims at studying the impact of childhood development upon the stage directors’ tasks in the framework of a play co-making (Meyerson, 1945/1995). It is in line with the cultural-historical perspective through the use of psychological instruments (Vygotski, 1935/1997).
Thus, we put forth the working hypothesis that everyone presents a style that sharpens along their experience. We undertake three longitudinal follow-ups about stage direction process (dramatization, acting direction, reframing and technical correcting). These follow-ups took place in the length of a school year with three stage workshops whose troupes do not have the same number of years of practice: the group of the youngers (0-1), the group of the middle ones (2-3) and the group of the big ones (6-10). The results show that the troupe practice, in one hand, has an impact on the way the play co-making is supported, and in another hand, brings conductive moments to let some kinds of learning to take place. While, in the youngers’ workshop, work was focused upon technique and particularly the learnings about visual space occupation (as moves), the middle one’s were working upon the style expression of actors and sound space occupancy (as to bring lines together). Finally, the time occupancy was the subject of the elders, working on rhythms and psychological discontinuity of characters, implied by a good management of visual and sound spaces.
As a conclusion, we could notice, during the season, more efficient co-making of body communication conventions between actors and director than the ones in force at the start of the working process.
These results will be discussed through the prism of psycho-social interaction (Zittoun & Perret-Clermont, 2009) to bring a better understanding of the notion of body integrity of a person allowed by the style and through a better self-recognition.
Keywords: development, style, body, co-making, theatrical work
Titre
Approche historico-culturelle d’une psychologie du spectateur et du style en situation de co-construction d’une œuvre théâtrale : étude longitudinale du travail d’orchestration au sein de trois ateliers de théâtre pour enfants et adolescents
Jury de thèse
Tania Zittoun, Professeure des universités - Université de Neuchâtel (Suisse)
Cintia Rodríguez, Professeure des universités - Université Autonome de Madrid (Espagne)
Antonio Iannaccone, Professeur des universités - Université de Neuchâtel (Suisse)
Jean-Marc Colletta, Professeur des universités - Université de Grenoble (France)
Résumé
La recherche vise à étudier l’impact du développement d’enfants sur le travail de metteurs en scène en situation de co-construction d’une œuvre (Meyerson, 1945/1995) théâtrale. Elle s’inscrit dans une perspective historico-culturelle médiée par des instruments psychologiques (Vygotski, 1935/1997). Pour se faire nous avons posé comme hypothèse de travail que toute personne témoigne d’un style qui se précise avec l’expérience. Nous avons réalisé trois suivis longitudinaux sur le travail d’orchestration (mise en scène, direction d’acteurs, rappel à l’ordre et corrections techniques) de metteurs en scène. Ces suivis se sont déroulés sur une année scolaire, auprès de trois ateliers de théâtre, dont les troupes n’ont pas le même nombre d’années de pratiques : le groupe des petits (0-1 an), des moyens (2-3 ans) et des grands (6-10 ans). Les résultats montrent que, d’une part, l’expérience de la troupe a un impact sur la manière d’étayer (Bruner, 1966) la co-construction d’une pièce de théâtre, et d’autre part, révèle des moments propices à la réalisation de certains apprentissages. Sur l’atelier des petits, le travail privilégiait la technique, et plus précisément les apprentissages sur l’occupation de l’espace visuel (comme les déplacements). Tandis que sur l’atelier des moyens, il portait plus spécifiquement sur l’expression du style des acteurs et l’occupation de l’espace sonore (comme l’enchaînement des répliques). Enfin, sur l’atelier des grands, il portait sur l’occupation dans le temps, par un travail sur le rythme et la non continuité psychologique des personnages, permise par une bonne gestion de l’occupation des espaces visuel et sonore. Pour finir, on a pu observer au cours de la saison, la co-construction de conventions communicationnelles entre les acteurs et le metteur en scène, plus efficaces qu’en début de processus de travail, qui mobilisaient le corps. Ces résultats seront discutés à la lumière du prisme de l’interaction psycho-sociale (Zittoun & Perret-Clermont, 2009) afin de mieux saisir la notion d’intégrité d’une personne sur le registre physique du corps permise par le style via une meilleure reconnaissance de soi.
Mots clefs : développement style, orchestration corps, co-construction, œuvre théâtrale
Abstract
The research aims at studying the impact of childhood development upon the stage directors’ tasks in the framework of a play co-making (Meyerson, 1945/1995). It is in line with the cultural-historical perspective through the use of psychological instruments (Vygotski, 1935/1997).
Thus, we put forth the working hypothesis that everyone presents a style that sharpens along their experience. We undertake three longitudinal follow-ups about stage direction process (dramatization, acting direction, reframing and technical correcting). These follow-ups took place in the length of a school year with three stage workshops whose troupes do not have the same number of years of practice: the group of the youngers (0-1), the group of the middle ones (2-3) and the group of the big ones (6-10). The results show that the troupe practice, in one hand, has an impact on the way the play co-making is supported, and in another hand, brings conductive moments to let some kinds of learning to take place. While, in the youngers’ workshop, work was focused upon technique and particularly the learnings about visual space occupation (as moves), the middle one’s were working upon the style expression of actors and sound space occupancy (as to bring lines together). Finally, the time occupancy was the subject of the elders, working on rhythms and psychological discontinuity of characters, implied by a good management of visual and sound spaces.
As a conclusion, we could notice, during the season, more efficient co-making of body communication conventions between actors and director than the ones in force at the start of the working process.
These results will be discussed through the prism of psycho-social interaction (Zittoun & Perret-Clermont, 2009) to bring a better understanding of the notion of body integrity of a person allowed by the style and through a better self-recognition.
Keywords: development, style, body, co-making, theatrical work