-
Partager cette page
Thèse ABRARD Océane
03/07 - 14 h, salle E412
Titre
Étude de la polysémie standard et des facettes de sens à travers le prisme de la diversité des langues : comparaison entre le français, l’anglais et l’arabe marocain
Jury
Eric CORRE, Professeur des universités, Université Sorbonne Nouvelle (Rapporteur)
Wiltrud MIHATSCH, Professeure, Université de Tübingen (Rapporteur)
Pauline HASS, Maîtresse de conférences, Université Paris 13 (Examinateur)
Myriam BRAS, Professeure des universités, Laboratoire Cognition, Langues, Langage et Ergonomie, Université Toulouse II Jean Jaurès (Examinateur)
Alexandrine BARONTINI, Maîtresse de conférences, Inalco (Examinateur)
Laure VIEU, Directrice de recherche, IRIT Université Toulouse III Paul Sabatier (Examinateur)
Dejan STOSIC, Professeur des universités, Laboratoire Cognition, Langues, Langage et Ergonomie, Université Toulouse II Jean Jaurès (Directeur de thèse)
Résumé
Nous nous proposons de montrer comment une approche interlinguistique peut être utilisée comme un outil méthodologique afin d’étayer l’originalité des différents types de sens multiples. Plus précisément, nous nous intéressons à la manière dont deux types de variations de sens en synchronie, à savoir la polysémie standard (1-2-3) et les facettes de sens (4), s’actualisent à travers les langues, et ce, à l’aide d’un protocole expérimental de collecte de données quantitatives. (1) a. Nous avons traversé la montagne à pied. b. Il y a une montagne de documents sur le bureau. (2) a. La construction de ce pont a duré des années. b. Voici l’architecte qui a imaginé cette magnifique construction. (3) a. Ici il y a peu d’usines qui fabriquent du papier. b. Pour obtenir ses papiers, il est allé à la mairie. (4) a. Ce livre est passionnant. b. Ma mère m’a acheté un livre magnifiquement relié. c. J'aime ce livre. Kleiber (1999) présente la polysémie comme reposant sur deux paramètres principaux : « (i) une pluralité de sens liée à une seule forme, (ii) des sens qui ne paraissent pas totalement disjoints, mais se trouvent unis par tel ou tel rapport ». En effet, les différents sens d’un mot relevant de la polysémie standard ne sont pas réunis par accident, mais bien en raison d’un lien qui existe entre eux. La métaphore (ex. 1) repose sur une relation d’analogie entre les catégories dénotées par différentes acceptions d’un terme polysémique. Les associations à l’origine de la métonymie (ex. 2-3), fondées sur des relations de contiguïté, sont quant à elles extrêmement variées. Pour les facettes (4), elles se retrouvent dans les cas où les différentes interprétations d’un mot ambigu « semblent apparaître de manière isolée dans certains contextes, et ensemble dans d’autres » (Cruse, 2004). Néanmoins, cette distinction entre la polysémie standard et les facettes de sens est loin de faire consensus dans la littérature. En effet, de nombreux linguistes associent les noms décrits dans la littérature à l’aide des facettes de sens, davantage à des cas particuliers de métonymie et donc de polysémie (Nunberg, 1978; Kleiber, 1995; Pustejovsky, 1995; Geeraerts & Peirsman, 2011). Afin de montrer l’originalité des facettes vis-à-vis de la polysémie, et partant du constat que ces phénomènes de variation sémantique sont largement répandus à travers les langues, nous avons émis l’hypothèse suivante : la variation propre aux facettes est plus systématique d’une langue à l’autre, du fait de la nature ambivalente des entités dénotées, que celle observable dans le cas de la polysémie. En effet, les liens métonymiques et métaphoriques n’étant pas imposés par la nature ontologique des référents, ils sont sujets à l’arbitraire, si bien que les associations par polysémie, bien que cognitivement motivées, sont exposées à une plus grande variabilité à travers les langues. Nous montrons que la variation observée dans les langues sélectionnées dépendra non seulement du type de variation de sens étudié (polysémie vs facette), mais également du type de polysémie étudié (métaphore vs métonymie). En outre, nous affirmons de manière empirique l’importance d’une étude individuée des différentes relations constitutives de la métonymie. De nombreux auteurs ont déjà pu mettre en avant l’intérêt de tester le fonctionnement sémantique des termes porteurs de plusieurs sens à travers les langues, mais cela sans distinguer les facettes de sens de la polysémie standard, ni les différentes relations constitutives de la métonymie. Cependant, nous montrons qu’une étude individuée de ces variations de sens permet de révéler les différences dans leurs mécanismes de fonctionnement et d’en présenter une meilleure caractérisation. Pour tester notre hypothèse, nous avons comparé le comportement sémantique d’un échantillon de noms relevant de la polysémie standard et des facettes de sens, en contrastant des données quantitatives et qualitatives du français, de l’anglais et de l’arabe marocain.
Titre
Étude de la polysémie standard et des facettes de sens à travers le prisme de la diversité des langues : comparaison entre le français, l’anglais et l’arabe marocain
Jury
Eric CORRE, Professeur des universités, Université Sorbonne Nouvelle (Rapporteur)
Wiltrud MIHATSCH, Professeure, Université de Tübingen (Rapporteur)
Pauline HASS, Maîtresse de conférences, Université Paris 13 (Examinateur)
Myriam BRAS, Professeure des universités, Laboratoire Cognition, Langues, Langage et Ergonomie, Université Toulouse II Jean Jaurès (Examinateur)
Alexandrine BARONTINI, Maîtresse de conférences, Inalco (Examinateur)
Laure VIEU, Directrice de recherche, IRIT Université Toulouse III Paul Sabatier (Examinateur)
Dejan STOSIC, Professeur des universités, Laboratoire Cognition, Langues, Langage et Ergonomie, Université Toulouse II Jean Jaurès (Directeur de thèse)
Résumé
Nous nous proposons de montrer comment une approche interlinguistique peut être utilisée comme un outil méthodologique afin d’étayer l’originalité des différents types de sens multiples. Plus précisément, nous nous intéressons à la manière dont deux types de variations de sens en synchronie, à savoir la polysémie standard (1-2-3) et les facettes de sens (4), s’actualisent à travers les langues, et ce, à l’aide d’un protocole expérimental de collecte de données quantitatives. (1) a. Nous avons traversé la montagne à pied. b. Il y a une montagne de documents sur le bureau. (2) a. La construction de ce pont a duré des années. b. Voici l’architecte qui a imaginé cette magnifique construction. (3) a. Ici il y a peu d’usines qui fabriquent du papier. b. Pour obtenir ses papiers, il est allé à la mairie. (4) a. Ce livre est passionnant. b. Ma mère m’a acheté un livre magnifiquement relié. c. J'aime ce livre. Kleiber (1999) présente la polysémie comme reposant sur deux paramètres principaux : « (i) une pluralité de sens liée à une seule forme, (ii) des sens qui ne paraissent pas totalement disjoints, mais se trouvent unis par tel ou tel rapport ». En effet, les différents sens d’un mot relevant de la polysémie standard ne sont pas réunis par accident, mais bien en raison d’un lien qui existe entre eux. La métaphore (ex. 1) repose sur une relation d’analogie entre les catégories dénotées par différentes acceptions d’un terme polysémique. Les associations à l’origine de la métonymie (ex. 2-3), fondées sur des relations de contiguïté, sont quant à elles extrêmement variées. Pour les facettes (4), elles se retrouvent dans les cas où les différentes interprétations d’un mot ambigu « semblent apparaître de manière isolée dans certains contextes, et ensemble dans d’autres » (Cruse, 2004). Néanmoins, cette distinction entre la polysémie standard et les facettes de sens est loin de faire consensus dans la littérature. En effet, de nombreux linguistes associent les noms décrits dans la littérature à l’aide des facettes de sens, davantage à des cas particuliers de métonymie et donc de polysémie (Nunberg, 1978; Kleiber, 1995; Pustejovsky, 1995; Geeraerts & Peirsman, 2011). Afin de montrer l’originalité des facettes vis-à-vis de la polysémie, et partant du constat que ces phénomènes de variation sémantique sont largement répandus à travers les langues, nous avons émis l’hypothèse suivante : la variation propre aux facettes est plus systématique d’une langue à l’autre, du fait de la nature ambivalente des entités dénotées, que celle observable dans le cas de la polysémie. En effet, les liens métonymiques et métaphoriques n’étant pas imposés par la nature ontologique des référents, ils sont sujets à l’arbitraire, si bien que les associations par polysémie, bien que cognitivement motivées, sont exposées à une plus grande variabilité à travers les langues. Nous montrons que la variation observée dans les langues sélectionnées dépendra non seulement du type de variation de sens étudié (polysémie vs facette), mais également du type de polysémie étudié (métaphore vs métonymie). En outre, nous affirmons de manière empirique l’importance d’une étude individuée des différentes relations constitutives de la métonymie. De nombreux auteurs ont déjà pu mettre en avant l’intérêt de tester le fonctionnement sémantique des termes porteurs de plusieurs sens à travers les langues, mais cela sans distinguer les facettes de sens de la polysémie standard, ni les différentes relations constitutives de la métonymie. Cependant, nous montrons qu’une étude individuée de ces variations de sens permet de révéler les différences dans leurs mécanismes de fonctionnement et d’en présenter une meilleure caractérisation. Pour tester notre hypothèse, nous avons comparé le comportement sémantique d’un échantillon de noms relevant de la polysémie standard et des facettes de sens, en contrastant des données quantitatives et qualitatives du français, de l’anglais et de l’arabe marocain.