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Thèse BAYET Virginie
20/09 - 14 h, salle D31 (MDR)
Titre
La prise de perspective d’autrui au coeur des habiletés de cognition sociale : étude de l’impact de la perturbation des systèmes vestibulaires et proprioceptifs lors de protocoles en impesanteur simulée
Jury
Christine ASSAIANTE, Directeur de recherche, Université Aix Marseille (Rapporteur)
Benoit BOLMONT, Associate Professor, Université de Lorraine (Rapporteur)
Vsevolod PEYSAKHOVICH, Associate Professor, ISAE SUPAERO
Lionel BRINGOUX, Professeur des universités, Université Aix Marseille - Institut des sciences du mouvement
Mickaël CAUSSE, Ingénieur de recherche, ISAE SUPAERO (co directeur de thèse)
Claudine MELAN , Professeure des universités, Laboratoire Cognition, Langues, Langage et Ergonomie, Université Toulouse II Jean Jaurès (Directrice de thèse)
Résumé
La gravité fournit au système nerveux central des informations sensorielles corporelles et visuelles stables, essentielles à la navigation spatiale et aux tâches collaboratives. Au contraire, dans l’espace, les forces gravitaires n’agissent que très faiblement sur le corps et provoquent une perturbation des entrées sensorielles vestibulaires et proprioceptives. Connaitre la position de son corps dans l’espace est essentiel lorsqu’on doit considérer le point de vue d’autrui afin de s’engager dans une action donnée. Ce travail de recherche s’intéresse à l’impact de ces perturbations sensorielles sur les aptitudes à prendre en compte le point de vue d’autrui grâce à deux modèles qui permettent de recréer en partie, sur Terre, les effets physiologiques de l’impesanteur. L’étude 1 a été réalisée grâce à la participation de 12 volontaires de sexe masculin (moyenne d’âge : 44 ans) dans le modèle de vol parabolique induisant principalement une perturbation du système vestibulaire. L’étude 2, réalisée en immersion sèche, qui induit davantage une perturbation des entrées proprioceptives, a permis d’observer les effets d’une contre-mesure sur les aptitudes de prise de perspective d’autrui grâce au port d’un dispositif de brassards de cuisse, permettant de contrer en partie les effets physiologiques néfastes de l’impesanteur. 18 participants de sexe masculin (moyenne d’âge : 33,4) ont été répartis dans 2 groupes, un groupe « test » et un groupe portant la contre-mesure. Dans les deux études, les participants ont réalisé une tâche expérimentale de prise de perspective. Les résultats de l’étude 1 ont révélé des temps de réponses significativement plus rapides en impesanteur simulée dans les conditions de la tâche impliquant une projection mentale dans des positions spatiales inconnues (inclinaison de l’avatar de 45°) suggérant une facilitation à réaliser la prise de perspective de l’avatar. Les résultats de l’étude 2 ont également montré des temps de réponses plus rapides dans les mêmes conditions, uniquement dans le groupe de participants qui ne portent pas les brassards de cuisse. Dans ce même groupe, des mesures d’oxymétrie cérébrale (fNIRS) et d’oculométrie ont montré une activation des zones corticales temporales supérieures au cours de la tâche de prise de perspective ainsi que des temps de fixations oculaires plus longs sur l’avatar, par rapport au groupe portant la contre-mesure. Le cortex temporal étant activé dans la prise en compte d’autrui et de façon plus large dans les capacités de théorie de l’esprit, ces résultats suggèrent un traitement plus profond de la position de l’avatar et de la perspective d’autrui. Les effets de l’impesanteur sur les processus de prise de perspective d’autrui seraient spécifiques car les performances des 2 groupes ne diffèrent pas significativement dans les tâches sollicitant des processus cognitifs non-sociaux, impliqués dans ce type de tâche, notamment certains processus exécutifs, de mémoire de travail et attentionnels. Ce travail de recherche met en évidence, d’une part, que les perturbations sensorielles en impesanteur viennent améliorer la capacité à prendre rapidement la perspective d’autrui. La perte partielle de sensations corporelles dans ces modèles d’impesanteur simulée perturberait la représentation sensori-motrice de son propre corps ainsi le traitement de la perspective d’autrui serait plus rapide à mettre en œuvre sans nécessiter le recours à d’importantes ressources cognitives. D’autre part, l’utilisation des brassards de cuisse a permis de contrebalancer ces effets ce qui conforte dans l’efficacité de cette contre-mesure. Afin de préserver cette facilitation à la prise de perspective d’autrui, il conviendrait d’entrainer les astronautes à se focaliser sur l’utilisation de repères spécifiques en utilisant des contre-mesures complémentaires.
Titre
La prise de perspective d’autrui au coeur des habiletés de cognition sociale : étude de l’impact de la perturbation des systèmes vestibulaires et proprioceptifs lors de protocoles en impesanteur simulée
Jury
Christine ASSAIANTE, Directeur de recherche, Université Aix Marseille (Rapporteur)
Benoit BOLMONT, Associate Professor, Université de Lorraine (Rapporteur)
Vsevolod PEYSAKHOVICH, Associate Professor, ISAE SUPAERO
Lionel BRINGOUX, Professeur des universités, Université Aix Marseille - Institut des sciences du mouvement
Mickaël CAUSSE, Ingénieur de recherche, ISAE SUPAERO (co directeur de thèse)
Claudine MELAN , Professeure des universités, Laboratoire Cognition, Langues, Langage et Ergonomie, Université Toulouse II Jean Jaurès (Directrice de thèse)
Résumé
La gravité fournit au système nerveux central des informations sensorielles corporelles et visuelles stables, essentielles à la navigation spatiale et aux tâches collaboratives. Au contraire, dans l’espace, les forces gravitaires n’agissent que très faiblement sur le corps et provoquent une perturbation des entrées sensorielles vestibulaires et proprioceptives. Connaitre la position de son corps dans l’espace est essentiel lorsqu’on doit considérer le point de vue d’autrui afin de s’engager dans une action donnée. Ce travail de recherche s’intéresse à l’impact de ces perturbations sensorielles sur les aptitudes à prendre en compte le point de vue d’autrui grâce à deux modèles qui permettent de recréer en partie, sur Terre, les effets physiologiques de l’impesanteur. L’étude 1 a été réalisée grâce à la participation de 12 volontaires de sexe masculin (moyenne d’âge : 44 ans) dans le modèle de vol parabolique induisant principalement une perturbation du système vestibulaire. L’étude 2, réalisée en immersion sèche, qui induit davantage une perturbation des entrées proprioceptives, a permis d’observer les effets d’une contre-mesure sur les aptitudes de prise de perspective d’autrui grâce au port d’un dispositif de brassards de cuisse, permettant de contrer en partie les effets physiologiques néfastes de l’impesanteur. 18 participants de sexe masculin (moyenne d’âge : 33,4) ont été répartis dans 2 groupes, un groupe « test » et un groupe portant la contre-mesure. Dans les deux études, les participants ont réalisé une tâche expérimentale de prise de perspective. Les résultats de l’étude 1 ont révélé des temps de réponses significativement plus rapides en impesanteur simulée dans les conditions de la tâche impliquant une projection mentale dans des positions spatiales inconnues (inclinaison de l’avatar de 45°) suggérant une facilitation à réaliser la prise de perspective de l’avatar. Les résultats de l’étude 2 ont également montré des temps de réponses plus rapides dans les mêmes conditions, uniquement dans le groupe de participants qui ne portent pas les brassards de cuisse. Dans ce même groupe, des mesures d’oxymétrie cérébrale (fNIRS) et d’oculométrie ont montré une activation des zones corticales temporales supérieures au cours de la tâche de prise de perspective ainsi que des temps de fixations oculaires plus longs sur l’avatar, par rapport au groupe portant la contre-mesure. Le cortex temporal étant activé dans la prise en compte d’autrui et de façon plus large dans les capacités de théorie de l’esprit, ces résultats suggèrent un traitement plus profond de la position de l’avatar et de la perspective d’autrui. Les effets de l’impesanteur sur les processus de prise de perspective d’autrui seraient spécifiques car les performances des 2 groupes ne diffèrent pas significativement dans les tâches sollicitant des processus cognitifs non-sociaux, impliqués dans ce type de tâche, notamment certains processus exécutifs, de mémoire de travail et attentionnels. Ce travail de recherche met en évidence, d’une part, que les perturbations sensorielles en impesanteur viennent améliorer la capacité à prendre rapidement la perspective d’autrui. La perte partielle de sensations corporelles dans ces modèles d’impesanteur simulée perturberait la représentation sensori-motrice de son propre corps ainsi le traitement de la perspective d’autrui serait plus rapide à mettre en œuvre sans nécessiter le recours à d’importantes ressources cognitives. D’autre part, l’utilisation des brassards de cuisse a permis de contrebalancer ces effets ce qui conforte dans l’efficacité de cette contre-mesure. Afin de préserver cette facilitation à la prise de perspective d’autrui, il conviendrait d’entrainer les astronautes à se focaliser sur l’utilisation de repères spécifiques en utilisant des contre-mesures complémentaires.