Projet de recherche Patrimoine Régional Linguistique (PaRL)

Publié le 11 janvier 2024 Mis à jour le 12 janvier 2024
du 1 septembre 2022 au 31 décembre 2025

Variation linguistique, représentations sociales, et enjeux didactiques en Nouvelle-Aquitaine


Financement : Région Nouvelle-Aquitaine
Durée : 3 ans, entre septembre 2022 et décembre 2025
Budget : 155 035 €, dont 1 financement de thèse
Partenaires financiers : Laboratoire CLLE (Montaigne) (UMR5263), Laboratoire IKER (UMR5478), Laboratoire FoReLLIS (UR3816), MSHBx (Maison des Sciences de l’Homme à Bordeaux)
Autres partenaires : OPLO (Office Public de la Langue Occitane), OPLB (Office Public de la Langue Basque), Calandreta, UPCP-Métive, Ikastola.

Site web : https://projetparl.hypotheses.org/

Porteur du projet : Nicolas Guilliot (PR UBM, CLLE)



Résumé du projet :
L’objectif de notre projet est de répondre au défi que pose l’évolution de nos sociétés vers un fonctionnement plurilingue où se côtoient dans un même environnement des langues aux statuts très variés. La région Nouvelle-Aquitaine fournit un terrain expérimental idéal pour corréler ces différents niveaux d'étude linguistiques, sociologiques, et didactiques. En effet, les langues présentes en Nouvelle-Aquitaine font apparaître une grande diversité de statuts et de représentations sociales, entre la langue d'état qu'est le français, et plusieurs langues régionales ayant un statut et des représentations sociales très différent.es (basque, occitan, poitevin-saintongeais, parlers du croissant), sans compter tous les effets de contact entre ces langues, donnant par exemple lieu à l'existence d'un français dit régional. Ce panorama général suffit à illustrer l'étendue de la variation linguistique observable dans la Région Nouvelle-Aquitaine, et qui dépasse d’ailleurs ses frontières.
L’intérêt de notre projet de recherche est donc de corréler plusieurs niveaux d'étude sur ces langues :
(i) un niveau/axe proprement linguistique, portant sur certains phénomènes/objets grammaticaux fortement sensibles à la variation linguistique, qui permettra de mieux documenter ces langues par rapport aux objets en question, et d'évaluer le degré de variation, voire d'instabilité linguistique ; parmi les objets linguistiques reconnus comme sensibles à la variation, notre projet se focalisera sur la négation et la polarité (redoublement de particules négatives, réponses oui/non/si), les constructions interrogatives, et le marquage différentiel de l’objet (redoublement comme dans tu (l’)as vu à lui présent régionalement), en évaluant le degré de variation et d'instabilité linguistique sur ces constructions.
(ii) un niveau/axe sociolinguistique, qui ajoutera la dimension du statut et des représentations sociales sur ces langues, dans le but d’étudier les corrélations éventuelles entre la microvariation linguistique observée sur ces langues et le statut et les représentations sociales associées à ces langues ; ce volet permettra de mieux cerner les enjeux de politique linguistique propres à chacune des langues régionales observées, en lien avec le rapport à la variation linguistique des locuteurs et locutrices.
(iii) un niveau/axe didactique, permettant de soulever les enjeux de politique éducative et d'ordre pédagogique associés à la variation linguistique interne à ces langues (normes, standardisation, variation), et entre ces langues (plurilinguisme et didactique) ; il s’agira de faire apparaître certaines corrélations éventuelles entre la microvariation linguistique et les processus d’acquisition des objets linguistiques considérés.

Méthodologie :
Les trois niveaux d’étude de ce projet reposeront crucialement sur un travail de terrain auprès des locuteurs et locutrices, apprenant.e.s, et enseignant.e.s de ces langues, via des protocoles d’enquêtes linguistiques standards :
(i) pour la partie linguistique, une tâche de traduction et de jugement d’acceptabilité à partir d’un conte (Conte de l’âne triste) élaboré afin de faire apparaître les objets linguistiques et les contextes pertinents sensibles à la variation grammaticale ;
(ii) pour la partie sociolinguistique, un questionnaire permettant d’évaluer les représentations sociales sur la langue régionale et leur rapport à la variation linguistique, quantifiable grâce à la méthode combinée MAC ;
(iii) pour la partie didactique, des activités dans les classes ou groupes d’apprentissage (tâches de traduction et tâches de correction), basée sur le même Conte de l’âne triste, toujours dans le même but d’évaluer la prise en compte de variation linguistique dans l’enseignement.

Résultats attendus :
Au-delà des résultats propres à chaque axe du projet avec une visualisation cartographique des variations observées (cartes linguistiques), l’intérêt de cette étude consiste à corréler les résultats obtenus sur les différents axes, en soulevant entre autres les questions suivantes :
► Quelle est l’influence du statut de la langue sur la variation linguistique et les représentations sociales observées ?
►Peut-on corréler degré de variation linguistique et représentations sociales ? Ce rapport à la variation est-il comparable suivant les générations ?
►Quels sont les choix pédagogiques face à la variation linguistique, voire l’absence de standardisation ?
Le degré de variation ou de standardisation requiert-il des aménagements pédagogiques particuliers ? Lesquels ?

Membres du projet (classé.e.s par site – Bordeaux, Bayonne, Poitiers, Toulouse) :
Giovanni Agresti (PR, UBM, IKER, responsable axe sociolinguistique), Joan Busquets (MCF, UBM, CLLE Montaigne), Mariella Causa (PR, UBM, CLLE Montaigne, co-responsable axe didactique), Nicolas Guilliot (PR, UBM, CLLE Montaigne, porteur projet), Joël Miro Lozano (UBM, CLLE), Alexandra Montenegro-Gomez (doctorante projet PaRL, UBM, CLLE Montaigne), Argia Olçomendy (MCF, UBM, IKER), Stéphanie Roussel (PR, UB, LACES, co-responsable axe didactique), Marie Sarraute-Armentia (doctorante CIFRE à l’OPLO, UBM, IKER) ;
Maia Duguine (CR, UBM-UPPA, IKER), Ricardo Etxepare (DR, UBM-UPPA, IKER), Urtzi Etxeberria (CR, UBM-UPPA, IKER), Aritz Irurtzun (CR, UBM-UPPA, IKER) ;
Jean-Christophe Dourdet (MCF, U. Poitiers, FoReLLIS), Marie-Hélène Lay (PR, U. Poitiers, FoReLLIS), Jérémy Pasquereau (CR, U. Nantes, LLING), Marianne Vergez-Couret (MCF, U. Poitiers, FoReLLIS) ;
Myriam Bras (PR, UTJJ, CLLE), Anne Dagnac (MCF, UTJJ, CLLE), Rafèu Sichel-Bazin (MCF, UTJJ, CLLE), Juliette Thuilier (MCF, UTJJ, CLLE).

Organisation :